Allergies alimentaires : les identifier pour mieux manger
Publié le 23.02.2025 | Mis à jour le 24.02.2025Que signifie réellement être allergique à un aliment ? Quelles sont les différences entre une allergie et une intolérance ? Comment identifier une allergie et adapter son alimentation au quotidien ?
Définition d’une allergie alimentaire
Une allergie alimentaire est une réaction excessive du système immunitaire à une substance normalement inoffensive : l’allergène. Lorsqu’une personne allergique consomme cet aliment, son organisme déclenche une réaction anormale qui peut aller de simples démangeaisons à un choc anaphylactique potentiellement mortel.
Cette réaction est causée par la production d’anticorps IgE qui déclenchent la libération d’histamine, responsable des symptômes allergiques (urticaire, gonflements, détresse respiratoire, troubles digestifs).
Quelques chiffres clés
6 % des enfants et 3 à 4 % des adultes sont allergiques à un aliment.
Le nombre de cas a doublé ces dix dernières années.
60 % des chocs anaphylactiques sont causés par des aliments.
Allergie ou intolérance alimentaire : quelles différences ?
L’allergie alimentaire est souvent confondue avec l’intolérance alimentaire, mais ces deux réactions sont très différentes :
Critère | Allergie alimentaire | Intolérance alimentaire |
Mécanisme | Réaction immunitaire (anticorps IgE) | Difficulté à digérer un aliment |
Symptômes | Cutanés, respiratoires, digestifs, choc anaphylactique | Troubles digestifs uniquement |
Délai apparition des symptômes | Rapidement après l’ingestion (quelques minutes ou heures) | Progressivement et s’installent dans la durée |
Aliments courants | Arachides, fruits à coque, œufs, crustacés, lait | Lactose, gluten (maladie cœliaque) |
Gravité | Potentiellement mortelle | Gênante mais non mortelle |
Traitement | Éviction stricte de l’aliment + adrénaline en cas de choc anaphylactique | Régime adapté, parfois enzymes digestives |
Par exemple, une intolérance au lactose entraîne des troubles digestifs (ballonnements, diarrhées), tandis qu’une allergie au lait peut provoquer un œdème de Quincke ou un choc anaphylactique.
Les 14 allergènes à déclaration obligatoire

En France et en Europe, la réglementation impose l’étiquetage obligatoire de 14 allergènes majeurs dans les produits alimentaires. Cette mesure vise à protéger les consommateurs allergiques en leur permettant d’identifier facilement les ingrédients à risque.
La directive (UE) n°1169/2011, connue sous le nom de règlement INCO, encadre cet étiquetage et s’applique aussi bien aux produits préemballés qu’aux aliments servis en restauration.
Voici la liste officielle des 14 allergènes devant obligatoirement être mentionnés sur les étiquettes :
Allergène | Exemples d’aliments concernés | Remarques |
Blé, orge, seigle, avoine, épeautre | Présent dans la plupart des produits céréaliers et sauces épaissies | |
Lait | Lait de vache, fromage, yaourts, beurre, crème | Cause fréquente d’allergie chez les enfants |
Œufs | Œufs de poule, mayonnaise, pâtisseries, sauces | Allergène résistant à la cuisson |
Arachides | Cacahuètes, beurre de cacahuète, biscuits | Très allergisant, responsable de nombreux chocs anaphylactiques |
Fruits à coque | Noix, amandes, noisettes, noix de cajou, pistaches | Présents dans de nombreux produits transformés (chocolats, gâteaux) |
Soja | Tofu, lait de soja, sauce soja, protéines végétales | Caché dans de nombreux produits industriels (charcuterie, sauces) |
Poissons | Poissons frais, surgelés, fumés, bouillons de poisson | Allergie pouvant provoquer des réactions sévères |
Crustacés | Crevettes, crabes, langoustines | Fréquent dans la cuisine asiatique |
Mollusques | Moules, huîtres, calamars, escargots | Souvent cachés dans les plats préparés à base de fruits de mer |
Céleri | Céleri rave, sel de céleri, soupes, sauces | Peut provoquer des réactions sévères |
Moutarde | Moutarde, vinaigrettes, sauces, charcuterie | Présente dans de nombreux condiments |
Graines de sésame | Pain aux graines, houmous, huile de sésame | Allergie en forte augmentation ces dernières années |
Lupin | Farines, pains, pâtes sans gluten | Peut provoquer des réactions croisées avec l’arachide |
Sulfites | Vin, fruits secs, conserves, charcuterie | Additif utilisé pour la conservation des aliments |
Identification et diagnostic des allergies alimentaires
Reconnaître une allergie alimentaire est essentiel pour éviter les réactions potentiellement graves et adapter son alimentation en conséquence. Les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre, allant de simples désagréments à des réactions sévères nécessitant une prise en charge médicale urgente.
Symptômes d’une allergie alimentaire
Une réaction allergique se manifeste généralement dans les minutes ou les heures suivant l’ingestion de l’aliment en cause. Les symptômes peuvent toucher plusieurs organes et apparaître seuls ou en combinaison.
Manifestations cutanées :
Urticaire : plaques rouges et gonflées qui démangent
Eczéma ou rougeurs sur la peau
Œdème de Quincke : gonflement des lèvres, paupières, gorge
Problèmes digestifs :
Nausées, vomissements
Douleurs abdominales
Diarrhée
Troubles respiratoires :
Éternuements, nez qui coule
Difficulté à respirer, sensation d’oppression
Crise d’asthme
Choc anaphylactique (urgence vitale) :
Chute brutale de la tension artérielle
Perte de connaissance
Détresse respiratoire
Diagnostic médical des allergies alimentaires
Si une allergie alimentaire est suspectée, un allergologue peut confirmer le diagnostic grâce à différents tests.
L’interrogatoire médical
Le médecin analyse :
Les antécédents familiaux d’allergies
Les circonstances des réactions (temps écoulé après ingestion, type d’aliment suspecté)
Les symptômes observés
Les tests cutanés (prick-tests)
Quelques gouttes d’extraits d’allergènes sont déposées sur la peau, puis une petite piqûre est réalisée. Si une réaction (rougeur, gonflement) apparaît en 15 minutes, le test est positif.
Les analyses sanguines (dosage des IgE spécifiques)
Un prélèvement sanguin permet de mesurer la présence d’anticorps IgE dirigés contre un allergène précis. Plus le taux d’IgE est élevé, plus le risque d’allergie est important.
Le test de provocation orale (TPO) sous surveillance médicale
Le patient consomme progressivement l’aliment suspect sous contrôle médical strict. Ce test permet de confirmer ou d’infirmer l’allergie, mais il est rare et réservé aux cas incertains en raison du risque de réaction sévère.
Vivre avec une allergie alimentaire au quotidien
Une fois l’allergie alimentaire diagnostiquée, il devient nécessaire d’adopter des réflexes sécuritaires pour éviter tout contact avec l’allergène. Cela concerne l’alimentation à domicile, à l’école, au travail, au restaurant ou encore en voyage.
Lire les étiquettes : une habitude essentielle
L’étiquetage alimentaire est la première barrière de protection contre les réactions allergiques. Les fabricants sont tenus d’indiquer clairement la présence d’un ou de plusieurs des 14 allergènes majeurs dans la liste des ingrédients.
Les allergènes doivent être mis en évidence (gras, italique, souligné).
Il convient de faire également attention à la mention "traces de", elle indique que l’aliment peut contenir de faibles quantités d’un allergène en raison d’une contamination croisée lors de la production.
Marques spécialisées dans le "sans"
De nombreuses marques se sont spécialisées dans les produits exempts de certains allergènes :
🍞 Sans gluten : Schär, Valpibio, Céliane
🥛 Sans lait ni lactose : Alpro (boissons et desserts végétaux), Sojade
Informer l’entourage et les établissements scolaires
Lorsqu’un enfant ou un adulte est allergique, il est crucial d’en informer son entourage pour éviter toute exposition accidentelle.
À l’école ou en crèche, un Projet d’Accueil Individualisé (PAI) peut être mis en place pour encadrer son alimentation et assurer la formation du personnel aux gestes d’urgence (ex. utilisation d’un stylo auto-injecteur d’adrénaline).
À la maison, chez des amis ou en famille, sensibiliser aux risques de contamination croisée est essentiel, notamment en évitant le partage d’ustensiles de cuisine et en veillant à l’absence de résidus d’allergènes sur les surfaces.
Se renseigner lors d’un repas au restaurant
Manger à l’extérieur peut être risqué lorsqu’on a une allergie alimentaire, mais il est possible de limiter les dangers en posant les bonnes questions au personnel : les plats sont-ils préparés sur le même plan de travail qu’un aliment allergène ? Existe-t-il une carte des allergènes ? Certains restaurants proposent des options adaptées. En cas de doute, mieux vaut privilégier des plats simples et non transformés.
Comment trouver des recettes spécifiques sans allergènes ?
Vous êtes déjà au bon endroit !
Sur Spatul.fr, toutes les recettes publiées indiquent clairement quels sont les allergènes présents dans la recette. Ainsi, vous pouvez retrouver une sélection de recettes adaptées à vos contraintes alimentaires.
Par exemple, vous pouvez parcourir les recettes sans gluten, celles sans œufs ou encore les recettes exemptes de soja.
Il est également facile de rechercher des recettes qui excluent plusieurs allergènes en utilisant la recherche avancée.
Exemples de recettes sans allergènes
Recettes sans gluten :
Recettes sans lait / sans lactose :
Recettes sans oeufs :